Sais-tu ce que l’on entend par « funny money » ? Tu veux essayer de jouer au spéculateur et placer quelques paris sans risquer ton avenir financier ? C’est possible, et il existe une manière de le faire de manière responsable.
Dans la quête vers l’indépendance financière, que j’ai comparée à une montagne à gravir, nous rencontrons un chemin long et monotone, où la patience et la discipline sont essentielles.
Cependant, au cours de cette longue ascension, il peut être difficile d’ignorer complètement les sirènes des marchés financiers, la fear of missing out (FOMO), et les pressions sociales. C’est ici qu’entre en jeu le concept de « funny money ».
Qu’est-ce que le « funny money » ?
Le « funny money » représente cette partie de ton patrimoine financier que tu peux consacrer aux investissements plus spéculatifs, à une condition :
Elle ne doit jamais dépasser 5 %.
Cette part, si elle est gérée avec sagesse, te permet de satisfaire ton besoin d’adrénaline lié au trading, sans compromettre la sécurité de ton portefeuille principal.
Burton Malkiel, l’auteur du célèbre A Random Walk Down Wall Street, que j’ai déjà cité dans d’autres articles, a déclaré que :
Quiconque s’intéresse un tant soit peu à la Bourse a en lui l’âme du « joueur », un sentiment extrêmement difficile à réprimer
C’est pourquoi, en fixant dès le départ cette limite de 5 %, tu ne te priveras pas de ta dose d’adrénaline, tout en ne compromettant pas ton ascension vers le sommet.
Avec cette part de ton portefeuille, tu peux réaliser toute opération spéculative, comme essayer d’acheter la prochaine Microsoft ou de trouver le nouveau Bitcoin, et ainsi de suite.
Il est important d’être conscient qu’il est très probable que, sur le long terme, tu perdras de l’argent.
L’adrénaline du trading
Moi aussi, au début de mon parcours d’investisseur, j’ai réalisé des opérations spéculatives. Je me souviens qu’en avril 2020, lorsque les contrats à terme sur le pétrole ont atteint zéro pour la première fois de l’histoire, j’ai acheté un ETF à effet de levier. Cet événement sans précédent, causé par une combinaison de faible demande et de préoccupations liées à la capacité de stockage, a fait chuter le prix du contrat de mai pour le West Texas Intermediate (WTI) en territoire négatif.
Ou encore, pendant la pandémie de Covid, j’ai créé mon fonds spéculatif, « Travel & Leisure », en achetant des actions de compagnies aériennes, d’hôtels et d’aéroports. Je me souviens m’être réveillé à l’aube pour acheter, via Interactive Brokers , des actions de l’aéroport di Tokyo et de Singapore Airlines.
Est-ce que ça en vaut la peine ?
Même si toutes ces opérations ont fini par être profitables, à part l’adrénaline initiale et la mise à l’épreuve de mon QI, je ne crois pas que cela en vaille la peine.
La raison est simple : les efforts à fournir ne sont pas négligeables en termes d’analyse et d’étude avant de faire un investissement. Quand on possède des titres, on les suit souvent de manière obsessionnelle, en lisant les nouvelles et en cherchant des confirmations dans les médias. D’un autre côté, les montants investis sont modestes en pourcentage par rapport à la richesse financière globale. Même avec une excellente performance, le montant n’aura pas d’impact significatif sur mon patrimoine.
J’en suis venu à la conclusion que le trading spéculatif et le « funny money » ne sont pas faits pour moi, et j’ai décidé de consacrer cette part de mon patrimoine à des « investissements alternatifs », comme par exemple celui des montres de luxe.
La plus grande leçon que j’en retire est que, bien qu’une petite dose de spéculation puisse être excitante, il est essentiel de maintenir la majorité de notre patrimoine dans des ETF actions passifs.
Funny money ou le chemin vers l’indépendance financière?
À ce stade, je pense qu’il est temps de faire un bref récapitulatif des actions à entreprendre durant la phase d’accumulation :
- La capacité d’épargne est un levier important pour alimenter la croissance du capital et faire face aux corrections soudaines du marché, maintiens la part de liquidité entre 5 % et 10 % ;
- Les instruments à utiliser sont exclusivement des ETF, passifs, à faible coût, ;
- La volatilité de ton portefeuille ne doit pas dépasser 20 %, les pertes se récupèrent mais jusqu’à certaines limites ;
- Le temps est ton meilleur allié, les actions gagnent toujours sur le long terme ;
- Accumule de manière constante, en utilisant la méthode du value averaging (VA), rééquilibre chaque année et ne fais pas de market timing ;
- Consacre au maximum 5 % à la composante « funny money ».
Dans le prochain article, je te parlerai des investissements dans les montres, en explorant un autre aspect fascinant du monde financier.
On avance!